[Critique] Ma part du gâteau - un film gauchiste-moralisateur raté

Gilles Lellouche et Karin Viard - les deux premiers rôles, ont vendu au Grand Journal de Canal+ Ma part du gâteau de Cédric Klapisch comme une "comédie sociale". Le terme n'est peut-être pas si inadapté : le film traite de la rencontre d'un homme (Steve, interprété par Gilles Lellouche), trader et très riche, vivant dans le monde virtuel de la Bourse, et d'une femme (France jouée par Karin Viard) se retrouvant sans emploi suite à la délocalisation de sa société, sans économie et devant nourrir ses trois filles. Le clivage social entre les deux personnages est évident. Steve est au top de l'échelle sociale, dépense sans compter, mène une vie très luxueuse, tandis que France (remarquez le choix du prénom...) a du mal à s'en sortir, exerce tous les petits boulots qu'elle peut trouver pour sortir la tête de l'eau. Ils vont se rencontrer quand elle deviendra sa femme de ménage...

C'est dommage, ces personnages que tout oppose sont dépeint aux extrêmes, et deviennent des clichés.

Steve est un personnage odieux, avec les autres mais surtout avec les femmes, sans aucun tact ni savoir-vivre, ne s'intéressant qu'à lui-même et à l'argent. Le reste est secondaire. Capable de dépenser une fortune en hôtel et cadeaux pour coucher avec un mannequin à peine majeur, il est impuissant face à l'arrivée de son fils qu'il doit garder pendant un mois.

France et sa soeur vivent avec leurs enfants respectifs dans une maison à Dunkerque. Elle ne cesse de répéter tout le long du film qu'elle ne connaît "rien sur rien" si ce n'est les femmes, la psychologie et la machine à laver.

  

On aurait pu croire que leur rencontre, dont découle une relation particulière, allait apporter à l'un comme à l'autre. Elle vivait dans un autre monde, goutaît au champagne et portait des Louboutin ; et lui avait une alliée qui lui apportait un regard plus féminin, plus humain, plus "pied-sur-terre" sur la vie.

Klapisch, par sa bande-annonce et par les 4 premiers cinquième du film, nous fait croire qu'il s'agit de la rencontre de deux être humains et de leur évolution grâce à l'autre.

Pas du tout. Steve et France représentent chacun la "France d'en haut" et la "France d'en bas", en combat éternel.

Le dernier cinquième prend alors une tournure tout à fait inattendue et se révèle complètement absurde, sans parler de la scène finale. 

Ma part du gâteau se révèle être un film gauchiste qui se veut moralisateur, mais le résultat est raté !

 

Ce film, non seulement très long, mais beaucoup trop découpé (présentation des personnages, France femme de ménage, France baby-sitter, France amie, Londres, péripétie finale, sans compter les scènes dont le scenario pourrait se passer), devient très ennuyeux au fil du temps. L'introduction, qui place chaque personnage dans son univers est beaucoup trop longue : le spectateur attend la rencontre !

Les seuls "plus" de ce film sont bien sûr les acteurs, qui nous livrent une très bonne performance. Karin Viard est excellence, comme à son habitude ; et Gilles Lellouche s'impose une fois de plus. Leur duo improbable est délicieux (et c'est bien cela qui fera gagner au film quelques points !), mais il est dommage de n'en profiter que dans les scènes "France, femme de ménage" et "France baby-sitter".

AVIS CINEQUANON : 1.5/5

BANDE-ANNONCE :

FICHE TECHNIQUE (Allociné) :

Date de sortie cinéma : 16 mars 2011

Réalisé par Cédric Klapisch

Avec Karin Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy, plus

Long-métrage français

Genre : Comédie dramatique

Durée : 01h49min Année de production : 2011

Distributeur : StudioCanal

Synopsis : France, ouvrière, vit dans le nord de la France, à Dunkerque avec ses trois filles.

Son ancienne usine a fermé et tous ses collègues se retrouvent comme elle au chômage. Elle décide de partir à Paris pour trouver un nouveau travail. Elle va trouver un stage pour devenir femme de ménage. Assez rapidement, elle se fait engager chez un homme qui vit dans un univers radicalement différent du sien. Cet homme, Steve est un trader qui a réussi, il travaille entre la City de Londres et le quartier de la Défense à Paris.

Les deux individus vont se côtoyer. Cette ouvrière va découvrir les gens qui vivent dans le luxe. Elle va finir par découvrir que cet homme, fort séduisant et sympathique, est en partie responsable de la faillite de son ancienne entreprise.